Haute Silésie, 2003     /photographie argentique noir et blanc/

ENTRE DEUX MONDES, REVE D’ETERNITE.

…Les coulées se sont arrêtées, les forges se sont tues, les cheminées endormies ne sont que signal sans vie, phares déboussolés. Les herbes folles règnent  le long des voies ferrées désaffectées, dans les bâtiments en ruine, au cœur des usines désordonnées, amas de ferrailles et de bétons usée.
La Silésie offre ses Cathédrales du triomphe industriel comme un musée du souvenir ou le fer et l’acier donnent sens au silence. Cette mise en abîme d’un réel chargé de vis et d’énergie, sublime, nous invite à la discrétion. Au fil du temps, l’empreinte surgi des entassements, forte, puissante, démesurée. Elle incruste la matière dans le paysage en un spectacle paradoxalement vivant fait d’abandon. Ce désordre de charpentes d’acier, de carcasses d’usines, de corons imparfaits et d’immeubles d’un autre âge , que la couleur surimposée ne peut égayer, crie leur vérité de ruine, de pollution, d’abandon. Le temps des hommes a changé.

Jean-Paul Volle  (extraite du catalogue d’exposition  « Haute-Silésie, Temps des Energies »)